Dans le cadre de réactions d’oxydo-réduction complexes, faisant intervenir des espèces moléculaires, le résultat d’une réaction d’oxydo-réduction peut dépendre du milieu dans lequel la réaction se fait — on n’obtiendra pas les mêmes produits en milieu acide et en milieu basique.
Exemple:
L’ion permanganate (MnO4-) a un nombre d’oxydation très élevé: +VII.
C’est un puissant oxydant, qui ne peut être que réduit.
Le peroxyde d’hydrogène (H2O2), aussi appelé eau oxygéné, peut lui agir comme réducteur.
Contrairement à la majorité des cas, le nombre d’oxydation de l’oxygène dans H—O—O—H n’est pas égal à -II car les deux atomes d’oxygène se partagent équitablement les électrons.
Dans une expérience, on met du permanganate de potassium (KMnO4) dans 2 tubes à essais.
Dans le 1er, on ajoute de l’acide sulfurique H2SO4 — ce qui rend la solution acide.
Dans le 2ème, de l’hydroxyde de sodium (NaOH) — ce qui rend la solution basique.
Et on verse du peroxyde d’hydrogène (H2O2) dans les 2 tubes à essais.
Un dégagement gazeux se produit dans les deux tubes, du dioxygène (O2).
Par contre, la 1ère solution se décolore, tandis que la 2ème tourne au brun.
L’analyse chimique montre que dans la 1ère les ions MnO4- ont été réduits en ions Mn2+.
Dans la 2ème, les ions MnO4- ont été réduits en MnO2.
Pondérer les atomes autres que H et O en introduisant les coefficients stoechiométriques adéquats.
Dans notre cas, le magnésium est déjà en quantité adéquate
Pondérer les atomes d’oxygène (O) en ajoutant des molécules d’eau (H2O) — puisqu’on est en milieu aqueux
Pondérer les atomes hydrogène en ajoutant des protons H+
Pondérer les charges en ajoutant des électrons
Pour vérifier qu’on a pas fait d’erreur: calculer les nombres d’oxydation des réactifs et produits,
et vérifier que la différence entre les deux est égale au nombre d’électrons ajoutés.
Pondérer les atomes autres que H et O en introduisant les coefficients stoechiométriques adéquats.
Dans notre cas, le magnésium est déjà en quantité adéquate
Pondérer les atomes d’oxygène (O) en ajoutant des molécules d’eau (H2O) — puisqu’on est en milieu aqueux
Pondérer les atomes hydrogène en ajoutant des protons H+.
Comme on est en milieu basique, les espèces prépondérantes sont les OH-, on doit donc ajouter des OH- pour neutraliser les H+.
Côté réactif, les OH- et H+ vont former une molécule de H2O, et côté produit on va avoir des OH- excédentaires.
On peut alors simplifier — enlever des H2O à droite et à gauche
Pondérer les charges en ajoutant des électrons
Pour vérifier qu’on a pas fait d’erreur: calculer les nombres d’oxydation des réactifs et produits,
et vérifier que la différence entre les deux est égale au nombre d’électrons ajoutés.
Décomposer la réaction redox en deux demi-équations — la réduction et l’oxydation
Pondérer la réaction de réduction (des électrons sont consommés)
Pondérer la réaction d’oxydation (des électrons sont libérés)
Écrire l’équation bilan, en pondérant chacune des demi-équations pour que le nombre d’électrons fournis par l’odyxation soit égal au nombre d’électrons consommés lors de la réduction, et simplifier le résultat.
Indiquer les états d’agrégation sous lesquels se trouvent les différents réactifs et produits.
Dans l’équation ionique, n’apparaissent que les ions et les molécules qui interviennent dans la réaction.
Dans l’équation de mise en oeuvre, les réactifs apparaissant sous la forme effective
que le chimiste va utiliser pour réaliser la réaction.
En l’occurence,
Tous les réducteurs sont des donneurs d’électrons, mais tous n’ont pas la même tendance à la faire: certains sont plus généreux, d’autres le sont moins.
Plus un réducteur donne facile ses électrons, plus il est dit fort.
Même principe pour les oxydants: plus un oxydant accepte facilement des électrons, plus il est fort.
Exemple:
Les couples oxydant/réducteur Cu2+/Cu et Fe2+/Fe
Le sens de la réaction indique que Cu2+ a plus tendance à prendre des électrons à Fe, que Fe2+ à Cu.
Cu2+ est donc un oxydant plus fort que Fe2+.
Inversemment, on peut également dire que Cu est un réducteur plus faible que Fe.
Exemple 2:
Les couples oxydant/réducteur Cu2+/Cu et Ag2+/Ag
Ag2+ a plus tendance à prendre des électrons à Cu, que Cu2+ à Ag.
Ag2+ est un oxydant plus est fort que Cu2+. Ag est un réducteur plus faible que Cu.
Dans un couple redox, plus un oxydant plus fort, plus le réducteur est faible — et vice-versa.
Si des électrons, qui sont des particules chargées négativement sont transférés du réducteur d’un couple A à l’oxydant d’un couple B, c’est qu’il existe entre les deux une différence de potentiel électrique. Ce potentiel est appelé le potentiel de réduction.
Plus le potentiel d’un couple redox est élevé, plus l’oxydant du couple est fort.
Et puisqu’il a fortement tendance à attirer les électrons, avec un oxydant plus fort, son réducteur est plus faible.
Le potentiel standard de la réduction correspond au potentiel électrique d’un couple redox dans des conditions standards.
Il est noté E0 et s’exprime en Volts.
Potentiel standard de réduction (E0): Potentiel de réduction dans des conditions standards
L’état standard correspond à
C° = 1 mol/L
P° = 1 bar
On ne peut pas donner la valeur absolue d’un potentiel électrique, il faut toujours choisir un zéro de référence.
Les chimistes ont choisis de prendre pour référence le potentiel du couple H+/H2 — qui, dans des conditions standards, vaudra donc 0 Volt.
Zéro de référence du potentiel de réduction: H+/H2 = 0V
Les potentiels standard de réduction des couples redox ont été déterminé expérimentalement,
par rapport au couple de référence (H+/H2).
Exemples:
L’argent est un oxydant fort, ce qui veut dire qu’il ne peut pas être oxydé par tous les composés qui se trouvent en-dessous de lui dans le tableau trié par ordre décroissant.
On a vu qu’une réaction redox consiste en un transfert d’électrons d’un réducteur vers un oxydant. Il est donc logique que ce transfert se fasse préférentiellement du “bon donneur” d’électrons vers le “bon capteur”.
Pour déterminer dans quel sens une réaction redox se produira spontanément à l’état standard, il suffit donc de connaître les potentiels de réduction des deux couples redox en présence. La réaction se fera spontanément entre
La règle du gamma permet de visualiser ce comportement.
Écrire les couples Oxydant/Réducteur par ordre décroissant (le plus fort en haut) et tracer un gamma (ɣ).
Exemple 1:
Cu2+/Cu et Fe2+/Fe
Cu2+ réagit avec Fe et forme du Fe2+ et du Cu.
Exemple 2:
On considérera ici que le bronze est constitué uniquement de cuivre (Cu) et d’étain (Sn) à l’état métallique.
La solubilisation du bronze consiste à oxyder le cuivre métallique Cu en ions Cu2+ et à oxyder l’étain métallique Sn en ions Sn2+. Il convient donc de mettre le bronze en contact avec un réactif oxydant.
En s’aidant du tableau de potentiels standards de réduction ci-dessous, déterminer parmi les réactifs suivants, lesquels semblent convenir pour une solubilisation du bronze ?
(A) KMnO4,
(B) HCl,
(C) HNO3,
(D) ZnCl2,
(E) H2SO4
Réponse: A et C — contiennent du NO